« Prix spécial santé »
WILL BEE
Prix Santé 24.09.2024
Vous vous demandez peut-être ce qu’un réseau de santé fait dans une association comme Wood Bee et pourquoi un prix santé récompense une innovation dans la construction ? La santé humaine, la santé publique, la santé globale, la santé planétaire, ce sont les conséquences directes ou indirectes, mais surtout les conséquences les plus importantes de tout ce bastringue !
On ne construit pas pour construire. On ne protège pas l’environnement pour « sauver la planète » comme on l’entend encore trop souvent. On construit pour abriter des activités humaines, souvent pour loger des personnes, parfois des personnes captives ou fragiles, des malades hospitalisés, par exemple. On protège l’environnement pour préserver la santé humaine : celle des utilisateurs de bâtiments dont nous sommes parfois maîtres d’ouvrage (hôpitaux, EMS, etc.), celle des ouvriers qui bâtissent ces bâtiments, celle des populations qui vivent autour de ces bâtiments.
Le jury du prix santé a examiné tous les projets finalistes sous l’angle de leur contribution directe ou indirecte à la santé. Avec Claire Bauduin, spécialiste de la santé en entreprise au sein du Groupe Mutuel, Camille Desplands, chargée de cours à HESAV et responsable de l’innovation pour les CMS vaudois, et Estelle Delamare, jeune médecin interne en pédiatrie à l’HFR et l’une des fondatrices de HFF en Suisse romande, nous avons épluché les argumentaires santé (en quoi votre innovation est-elle bonne pour la santé en général, et en particulier pour les usagers ?). Deux principes sont mis en avant : celui de la suppression ou réduction des nuisances ou des risques : primum non nocere (d’abord ne pas nuire : base du triangle hippocratique entre le médecin, la maladie et le malade). Et la notion de co-bénéfices : ce qui est bon pour la santé est bon pour l’environnement, et réciproquement.
Au final, le projet qui a le plus séduit est celui qui ne propose pas tant une innovation technologique, mais plutôt une innovation sociale. Une manière de dire que ce qu’il faut, ce n’est pas tant faire quelque chose de plus ou faire autre chose, mais plutôt faire autrement et, si possible, faire mieux. Le collectif qui propose et anime le projet lauréat, communautaire et participatif, n’imagine pas implanter une innovation dans le monde tel qu’il est, mais propose de changer le monde, notamment en formant les étudiants, en sensibilisant la population, et en particulier les enfants. Pour rendre ce monde meilleur. Quand l’innovation ose l’utopie, c’est bon pour la santé.
J’appelle les lauréats du Prix Santé : le collectif Re-Built !
Philippe Anhorn, DBA
Directeur du Réseau Santé Région Lausanne
Chercheur associé au Business Science Institute
Chargé d’enseignement à l’École de santé publique de l’Université de Montréal